Lost in your eyes

Assis sur un banc, dans le parc de Bergen, Nathaniel observait les gens. Le soleil perçait au travers des fenêtres créant une athmosphère agréable et paisible. Ce genre d'activité avait tendance à lui plaire. Cela l'inspirait pour ses croquis. C’est ce que l’ancien vampire faisait lorsque qu’il s’ennuyait. Et là, maintenant, il s’ennuyait. Il regardait passer plein de personnes devant lui et il n’avait qu’une envie, c’était de leur arracher la tète.

Comme à son habitude, Nate sortit de son sac son carnet de croquis ainsi qu'un crayon de papier. Il se devait de prendre ces moments où la lumière du soleil passait discrètement entre quelques feuilles et branches d’un arbre avant de se refléter sur le sol.

Tout en souriant à cela, il dessinait ce qu'il voyait. L'agitation autour de lui l’arrangeait car le calme total avait tendance à l'ennuyer. Après un moment, il posa son carnet et son crayon sur ses genoux et observa de nouveau le parc. Ok, il s’ennuyait déjà. Nathaniel se leva, rangeant son carnet et ses crayons dans un sac en cuir. Il passa sa main dans ses cheveux en soupirant légèrement. Il avait besoin d’un remontant et il savait exactement où le trouver.

Il marcha rapidement en direction du bar de Bergen où travaillait Ruby. Cela fait longtemps qu’il ne l’avait pas vu. Peut être qu’elle ne voulait pas le voir après tout. Il sourit discrètement et entra dans le bar. Il s’assit sur un tabouret haut près du comptoir et un serveur vint se poster devant lui. Nathaniel releva la tète vers lui et haussa un sourcil. « Je voudrais voir Ruby. Tout de suite » dit-il d’un ton imposant en regardant droit dans les yeux du serveur. Ce dernier hocha la tète et partit à l’arrière du bar. Nathaniel esperait seulement qu’il passerait du bon temps avec elle, comme ils avaient l’habitude de passer. La dernière fois qu'il l'avait vu, elle l'avait gifflé car il était parti un matin, après une nuit de folie, sans lui dire et ils s'étaient revu 10 jours après. Quelques minutes plus tard, il releva la tete et son regard tomba sur celle qu'il attendait. « Salut Ruby. Ca fait un bail, ma belle » dit-il d'un ton séducteur. Il priait juste intérieurement pour qu'elle ne lui administre pas une autre gifle. Non pas que cela lui faisait du mal, c'était juste désagréable de se faire gifler devant des gens.

Lost in your eyes

« Salut Ruby. Ca fait un bail, ma belle » dis-je d'un ton séducteur. Je priai juste intérieurement pour qu'elle ne m'administre pas une autre gifle. Non pas que cela me faisait du mal, c'était juste désagréable de se faire gifler devant des gens.

Si au début, elle m'avait semblé plutôt surprise et un brin rancuniere, cela lui passa rapidement. Et j'avais échappé une nouvelle fois à cette fichue gifle. « Tiens, Nate ! Ca va ? Que me vaut l'honneur de la visite de mon déserteur préféré ?» me dit-elle en posant ses lèvres sur le coin des miennes. Toujours pas oublié, le petit coup de la fuite matinal à ce que je vois. Je lui offris un sourire en coin à mon tour. « Je me sens BIEN mieux depuis que tu es rentrée dans cette pièce » lui répondais-je d'un ton séducteur avant de continuer, « j'ai une proposition à te faire. Mais tout d'abord, j'aimerais bien un verre de whisky. S'il te plait ». Elle était la seule à qui je disais "s'il te plait", il me semble. Elle était bien trop douce et gentille pour être traitée comme une chienne. Elle était la seule personne peut être, qui me fasse regretter de ne plus être humain. Je relevais mes yeux vers elle et je pouvais déjà imaginer ce qu'elle pensait. "Tu bois beaucoup trop pour ton propre bien Nate.." Je rigolai légèrement en voyant sa mine contrariée et cela sembla la détendre. « Si cela peut te rassurer, c'est le troisième de la journée. Je suis en amélioration, je progresse » dis-je, taquin, ayant la ferme intention de ne pas ralentir de si-tôt ma consommation de whisky.

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Je rigolai légèrement en voyant sa mine contrariée et cela sembla la détendre. "Tu bois beaucoup trop pour ton propre bien être Nate" Mon sourire s’agrandit à l’entente de cette phrase. J’aurais du parier. Je commençai à bien la connaitre au fil des semaines. Elle semblait inquiète. Elle semblait toujours inquiète quand je lui demandais un verre de whisky. Et je trouvais cela assez attendrissant. Elle me sourit néanmoins. " Le troisième quoi ? Parce que je doute fort que ce soit le troisième verre, c'est plutôt ton troisième whisky. T'as sûrement du avaler des litres de vodka ou de bière avant de venir" me dit-elle en se retournant pour préparer mon verre. Je rigolai encore une fois en baissant la tête. Elle commençait à bien me connaitre, elle aussi, apparemment. « Uniquement du whisky, Ruby. Tu sais bien que seul le whisky est un alcool d’hommes » lui dis-je faussement outré. « Et puis, tu n’as vraiment pas de quoi t’inquiéter, il me faudrait des barils avant d’être saoul ». Littéralement. Mon métabolisme étant plus résistant que celui des hommes, je n’étais bourré qu’à partir du troisième baril de whisky. Elle posa mon verre devant et je relevai mes yeux à ce moment-là. Ses yeux verts me faisaient tourner la tête. Si j'avais été humain j'aurais pu rester à ses côtés, peut être même construire une relation stable. Mais je savais qu'étant un vampire, le danger qu'elle courait en restant à mes cotés était grand. Entre les chasseurs, les loup-garous et les autres vampires, je ne pourrais la protéger de tout. Et pourtant, même en n'étant qu'une simple humaine, je l'appréciais. "Alors qu'est-ce qui t’amène ? Tu dois pas être venu pour mes beau yeux !" me dit-elle en me dévisageant légèrement avant de me dévorer du regard. « Pourquoi ? Et si c’était pour tes beaux yeux, ce serait si dur à croire ? » dis-je en lui lançant un clin d’œil. Et je savais que dans un sens, c’est ce qu’elle voulait entendre. « Je voulais savoir si tu étais libre ce soir » lui lançai-je, cette fois en affichant une mine sérieuse.

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« Pourquoi ? Et si c’était pour tes beaux yeux, ce serait si dur à croire ? » lui répondis-je. « Bien sûr que c'est difficile à croire, tu viens toujours pour une raison précise, pour demander quelque chose la plupart du temps ». Je baissai la tête lentement. J'aurais dû me sentir coupable, surement.

Généralement, elle avait raison. En quand je voulais quelque chose, je lui demandais. « Je voulais savoir si tu étais libre ce soir » lui lançai-je, cette fois en affichant une mine sérieuse. Elle s’essuya les mains sur son tablier, nerveusement peut etre. Son legging noir et son débardeur la moulait et relevait ses formes de façon totalement délicieuse. Je baissai et relevai mon regard le long de sa silhouette et lui lançai un petit sourire en coin. « Ce soir, oui pourquoi ? » dit-elle. Je pris mon verre et bus une gorgée du liquide ambré présent dans son verre. Je laissai ma belle aux yeux verts se torturer un peu l’esprit. J’étais vicieux sur les bords et égoïste, je le savais. Et la plupart du temps, j’en jouais. Peut être étais-je maintenant lassé d’être superficiel avec elle. Mais il fallait l’avouer, elle m’avait manqué. Je reposai mon verre sur le comptoir. « J’aimerais t’inviter à sortir boire un verre. Ailleurs qu’ici, je veux dire » dis-je finalement en souriant légèrement. J'avais réservé une table plus tôt dans la journée, espérant qu'elle pourrait sortir avec moi.

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Je reposai mon verre sur le comptoir. « J’aimerais t’inviter à sortir boire un verre. Ailleurs qu’ici, je veux dire » dis-je finalement en souriant légèrement. J'avais réservé une table plus tôt dans la journée au Liberty, espérant qu'elle pourrait sortir avec moi. « Euh, oui, pourquoi pas ? » me répondit-elle avec les yeux brillants et je sus alors que j’avais marqué un bon point. Elle s’attendait surement à ce qu’on aille chez elle ou chez moi et que l’on couche ensemble. Ah, cela voulait dire qu’elle n’était pas contre. « Tu veux qu'on aille où ? On va à la maison ? En boîte ? » me demanda-t-elle. Même quand nous allions en boîte, ce qui arrivait rarement, cela finissait toujours de la même façon. Elle, jalouse des filles m’abordant et moi, lançant des regards noirs à tous ceux qui essayaient de l’approcher. Mais elle comprenait ça, j’imagine. Elle savait que j’étais possessif et je pense que dans un sens, cela lui plaisait. Cela montrait que je l’appréciais.

Le marché que nous avions conclu, implicitement, consistait à nous voir, quand je le voulais, où je voulais et de coucher ensemble. Pas de sentiments, pas d’attaches, pas de promesses. C’était ça, le deal. Bien que j’étais, apparemment, incapable de ressentir les moindres sentiments pour qui que ce soit, je l’appréciais elle. Sa compagnie me plaisait. Et je savais qu'elle ne respectait pas totalement la règle "pas de sentiments". Si seulement j’avais été humain, encore.

Je bus une autre gorgée de mon verre. Le whisky m’aidait presque à réfléchir. Presque. Le moment où j’allais lui répondre allait être mythique. Le moment où j’allais lui dire que c’était le restaurant le plus chique de Bergen, où il fallait réserver des semaines à l’avance. « Au Liberty » lui répondis-je un sourire en coin, attendant sa réaction.